Promouvoir la culture libre sur Facebook, c’est comme aller manifester pour le climat en SUV. Oui, mais j’ai un vélo électrique dans le coffre, je suis écolo ! Oui, mais Facebook, Insta, c’est là que tout le monde est ! Non, c’est là que sont certains. Mais c’est sûr que sur Facebook, on ne trouve que des gens qui sont… sur Facebook. Il y’a des milliards de gens qui n’y sont pas, pour des raisons très diverses. La manière la plus simple et la plus convaincante de lutter contre ces plateformes est de tout simplement ne pas y être.
Les plateformes libres existent. Comme un simple blog. Mais elles ont besoin de choses à raconter, d’histoires. Le mot « libre » à lui tout seul raconte une histoire. Une histoire qui peut faire peur, être inconfortable. Alors on a essayé de dépolitiser le libre, de l’appeler « open source », de le dépouiller de son histoire. Le résultat, il est dans votre poche. Un téléphone Android tourne sur un Linux open-source. Pourtant, c’est le pire instrument de privation de liberté. Il vous espionne, vous inonde de publicités, vous prive de tout contrôle. RMS avait raison : en renommant le libre « open source », nous avons fait une croix sur la liberté.